La contrefaçon est
un délit et doit donc être combattue, notamment par la CGL. Est-ce à dire que
cette dernière soit moralisante, inhumaine et répressive ? Non ! Elle
prône juste la réciprocité.
Consumérisme(s)
Comme l’a relevé
l’Académie française, le mot « consumérisme » visait
initialement le mouvement de défense et d’information des consommateurs face
aux producteurs. Ensuite, il a pu décrire un souci frénétique de consommation
sans souci du sort des producteurs.
L’Académie
française appelle donc à ne pas trop employer ce terme qu’elle suspecte d’être
une traduction maladroite du consumerism américain (http://www.academie-francaise.fr/consumerisme ).
Cela ne retire
rien à l’intérêt du débat sur l’équilibre nécessaire entre les intérêts des consommateurs
et ceux des travailleurs. Lorsque ces derniers sont ignorés, cela ne favorise
pas le pouvoir d’achat, car les prestataires disparaissent alors, et la rareté
augmente les coûts.
Des champs entiers
du droit ont connu ces évolutions. Même dans le secteur immobilier, pourtant
très commenté, certaines approches sont ignorées parce que le sort de ceux qui
les prônent a été ignoré. Toutes les réflexions sur l’habitat non spéculatif
sont dans ce cas.
Ainsi, des trolls
se proposent de faire circuler des articles en droit de l’immobilier. Ensuite,
on s’étonne de la démobilisation des intervenants concernant certains sujets en
matière immobilière, y compris quand ce sont les plus intéressants pour les
consommateurs…
Parler à ces
trolls revient pourtant à souffler dans un violon pour faire de la musique, car
ils estiment qu’ils ont droit de consommer à tout prix, y compris en violant
les droits des autres pour accéder gratuitement à l’information.
Dispositions pénales violées
L’article L. 123-1
du Code de la Propriété Intellectuelle dispose :
« L'auteur jouit, sa
vie durant, du droit exclusif d'exploiter son œuvre sous quelque forme que ce
soit et d'en tirer un profit pécuniaire.
Au décès de
l'auteur, ce droit persiste au bénéfice de ses ayants droit pendant l'année
civile en cours et les soixante-dix années qui suivent. »
L’article L. 335-2
du Code de la Propriété Intellectuelle, quant à lui, dispose :
« Toute édition d'écrits, de composition musicale, de dessin, de
peinture ou de toute autre production, imprimée ou gravée en entier ou en
partie, au mépris des lois et règlements relatifs à la propriété des auteurs,
est une contrefaçon et toute contrefaçon est un délit.
La contrefaçon en France d'ouvrages publiés en France ou à l'étranger
est punie de trois ans d'emprisonnement et de 300 000 euros d'amende.
Seront punis des
mêmes peines le débit, l'exportation, l'importation, le transbordement ou la
détention aux fins précitées des ouvrages contrefaisants.
Lorsque les délits
prévus par le présent article ont été commis en bande organisée, les peines
sont portées à sept ans d'emprisonnement et à 750 000 euros d'amende. »
Sur la toile, des
individus ignorent superbement l’existence de ces articles, même s’ils leur
sont rappelés.
Comment expliquer
cette obstination ainsi que cette malveillance à l’égard des auteurs, des
travailleurs du monde de l’édition et des entrepreneurs de ce secteur ?
Crise du comportement coopératif
Les actes de
contrefaçon ne sont pas acceptables.
Chacun peut violer
une loi, surtout par manque de moyens ou du fait d’un environnement social de
mauvaise foi, et il faudra y revenir sur ce blog.
Néanmoins, il est
ennuyeux de violer volontairement les droits des autres, surtout quand on
n’accepterait pas de subir le même sort soi-même.
Le but n’est pas
ici d’accabler les anciens délinquants, y compris ceux qui ont fait de la
prison. Dès lors qu’ils prennent un autre chemin, il faut au contraire les
encourager à se réinsérer. Comme le disait CALVIN, c’est la repentance qui
permet de s’amender (Institution Chrétienne, Livre IV, XII, 5).
Après tout, le
premier compagnon d’Emmaüs fut un ancien bagnard. L’Abbé Pierre était
d’ailleurs bien moins critique à son égard qu’aux dépens du sinistre individu
parvenu et embourgeoisé qui s’était emparé illégalement de la maison possédée
par ce bagnard et l’avait mis à la rue. Ces personnes qui usurpent les droits
des autres méritent bien le titre de « canailles » dont
l’Abbé Pierre les affublait (André ROUMIEUX, L’Abbé Pierre et les compagnons
d’Emmaüs, Presses du Châtelet, 2004, pp. 16 et 17).
Ceux qui se
livrent à la contrefaçon sans se repentir quand on leu leur signale peuvent donc
aussi être qualifiés de « canailles » puisqu’ils sont
les premiers à s’agripper à leurs acquis et à leurs droits de propriété tout en
violant les droits d’autrui.
En cela, nous
vivons une crise grave, en ce qu’elle paralyse la société en tant
qu’organisation collective.
Chaque internaute,
chaque consommateur doit réapprendre la réciprocité, c’est-à-dire qu’il doit
traiter les autres comme il veut être traité lui-même (Claire HÉBER-SUFFRIN, Chantal
RENON-THOURET, Nicole DESGROPPES, André VIDRICAIRE, Parier sur la
réciprocité, Vivre la solidarité, Chronique sociale, 2011, 368 p.).
Le vol,
l’arrogance indifférente et la contrefaçon n’ont rien à voir avec la
réciprocité. Ils ne peuvent que nous conduire à nous détester les uns les
autres.
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