Des consommateurs
mécontents émettent des critiques contre les professionnels de l’immobilier.
Cela n’a rien de choquant. Encore faut-il que les mises en cause ne soient pas
opérées sous le couvert de l’anonymat.
Droit légitime à la critique
Nul n’est parfait.
Des professionnels de l’immobilier peuvent commettre des erreurs. Dans ce cas,
il est légitime de les critiquer mais les mises en cause doivent être faites
sous l’égide d’au moins une personne à visage découvert.
Aussi, des
individus qui signent de leurs noms, des associations, des entreprises ainsi
que des éditeurs dont l’identité est connue peuvent s’exprimer librement. Dans
ce cas, il n’y a aucun problème à ce qu’un auteur écrive sous pseudonyme dès
lors que les règles du dépôt légal sont respectées (article L. 131-2
du Code du Patrimoine).
On rappelle que
les accusations non signées mais portées sous l’égide d’une association ayant
une existence officielle ne sont pas considérées comme de la délation. Prétendre
le contraire peut même constituer une injure (Cass. crim., 21
juin 2016, n° 15-82.529).
Il n’en reste pas
moins que des individus masqués profitent de certains réseaux sociaux et des
forums en ligne pour s’en prendre à des syndics déterminés dont le nom est
explicitement cité.
Vent mauvais
Cela nous remet en
mémoire les pires heures de notre histoire, comme le relevait le club Ethic dirigé
par Madame de MENTHON dans un communiqué de février 2021 (lien).
Dans son discours
du 12 août 1941, Pétain invoquait un « vent mauvais »
pour critiquer la montée de la Résistance (lien). Aujourd’hui, ce sont les disciples du
pétainisme qui font souffler ce vent mauvais sur notre pays.
La CGL, fondée dans
le sillage du mouvement Emmaüs initié par l’Abbé Pierre, en sait quelque chose.
Né Henri GROUÈS,
l’Abbé Pierre doit son nom célèbre à son combat dans la Résistance. En effet,
sa tête fut mise à prix lorsqu’il a dû se cacher suite à une lettre de délation
le concernant (voir André ROUMIEUX, L’Abbé Pierre et les compagnons
d’Emmaüs, Presses du Châtelet, 2004, p. 51).
L’Abbé Pierre n’a
jamais appelé à la critique virulente cachée derrière l’anonymat. Il savait
combien des frustrations inavouables pouvaient se dissimuler derrière des
pseudonymes trompeurs quand les règles relatives à la publication sont oubliées
(voir l’article L. 132-2
du Code du patrimoine).
Prime à la lâcheté
Des trolls
anonymes osent pourtant se réclamer d’Emmaüs pour distiller leur rancœur
jalouse, leurs mensonges et leur prétention. Ce sont les conséquences
inévitables de l’anonymat sur internet.
Comme le disait
Eric DUPOND-MORETTI sur BFM le 20 février 2020 (lien), « les
réseaux sociaux sont devenus une poubelle à ciel ouvert pour les frustrés
haineux toujours anonymes ».
Dans le même
entretien, il ajoutait que « l’anonymat libère un tas de lâches qui
peuvent dire toutes les conneries du monde ».
Depuis, Eric
DUPOND-MORETTI est devenu garde des Sceaux et sa position inspire même le
député Eric CIOTTI.
Ce dernier
déclarait, devant l’Assemblée nationale : « L’anonymat, qui permet de se masquer et de se dissimuler,
autorise un véritable déferlement de haine. » (Deuxième séance du
10 février 2021).
Ni Eric
DUPOND-MORETTI, ni Eric CIOTTI ne critiquent le droit d’écrire sous pseudonyme
en respectant les obligations du dépôt légal. Ce sont les trolls anonymes qui sont
remis en cause, car ces individus croient pouvoir échapper aux obligations du
dépôt légal.
Poursuites possibles
En effet, la
critique est toujours acceptable dès lors qu’elle ne dérive pas vers la
diffamation et l’injure.
Chacun doit
assumer ses responsabilités en cas d’abus. Comme le dit l’article 42 de la
loi du 29 juillet 1881, le directeur de publication peut être poursuivi
en cas d’excès, et, à défaut, l’auteur, puis l’imprimeur, puis le vendeur, les
distributeurs et les afficheurs.
Le directeur de
publication d’un site internet, pour échapper à des poursuites, a donc tout
intérêt à lever l’anonymat d’un troll qui a dit n’importe quoi sur le même
site.
Aussi, la députée
Laetitia AVIA a eu raison de dire, lors de la séance précitée du 10 février
2021 : « En réalité, il n’y a pas
d’anonymat sur internet, mais un sentiment d’anonymat qui crée une impunité.
Les plateformes disposent des éléments d’identification des auteurs de
contenus, elles y sont même obligées par la loi de 2004. ».
La contre-attaque nécessaire
La députée AVIA,
qui a subi un torrent d’injures racistes et ordurières sur des réseaux sociaux,
connaît bien le phénomène…
Chacun comprendra donc
que, sur le présent site, les commentaires ne soient ouverts que pour les
membres de la CGL à jour de cotisations. On aura ainsi pu vérifier leur identité.
Professionnels de
l’immobilier, à vous d’agir par ailleurs contre les trolls qui vous attaquent
lâchement.
Lorsque des
professionnels de l’immobilier sont visés nommément sur internet par des trolls
cachés derrière un pseudonyme, ces professionnels doivent faire lever
l’anonymat au plus vite.
Il convient
également de reprocher publiquement au directeur de publication du site
internet les accusations portées.
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